l’Immortelle

L’immortelle m’a donné rendez vous. Ce n’est pas le premier. Elle a essuyé ses larmes et après quelques cuites, quelques pincements au cœur et une avalanche de pensées noires, la voilà à nouveau impuissante devant son désir de renaitre, de re-jouïr, de re-plaire, de re-tout et n’importe quoi autour de son nombril, seul orifice à jamais fermé chez elle.

Je m’en lèche les babines,  je m’en mords la lèvre inférieure au sang, après des mois et des mois de patience, la regardant gambader au soleil, je savais bien que l’automne serait à nouveau la meilleure saison de chasse.

Tous les Bambis chutent en automne. Le temps s’assombrit et leurs peaux s’éclaircissent, la désintoxication de l’éphémère se fait lentement et péniblement. Les envies changent et chaque saison porte sa nouvelle saveur d’hormones, l’été celle de l’insouciance totale et libérée, l’automne celle du plaisir interdit et mélancolique.
Ma position dans la hiérarchie est claire : je ne suis pas le premier amant, ni même le second. Mon oisiveté et ma nonchalance ne libèrent pas assez d’énergie et d’envie pour aller séduire ou me battre avec un rival. Je laisse l’impitoyable vérité du désir qui fond au soleil faire son œuvre, ce qui est inaccessible aujourd’hui sera à tes pieds demain. Tout est une question de patience.
L’immortelle survit à tout, toutes les souffrances et toutes les intempéries, elle survit presque sans rien, mais il y a une petite chose, une toute petite chose dont elle ne peut se passer. Avec les années tu finis par bien cerner ce vice caché, ce vide temporel dans la vie d’une femme et tu t’y tu introduis, comme un voleur, sans aucune hésitation. L’inviter à diner devient alors un simple acte de courtoisie avant de lui écarter les fesses, il est clair que ton cœur ne bat pas sur le même tempo que le sien mais tout ceci n’a aucune importance.  L’immortelle veut renaitre, encore une fois, elle est usée, flétrie mais seules ses cernes et ses joues qui se creusent trahissent son âge, le reste fonctionne comme à 20 ans, avec comme unique carburant : le désir. Il a mille façons de l’extraire mais une seule pour le distribuer, c’est celle ci que je maitrise parfaitement.
Si bien décrit ici par mon alter ego en femme dont le blog est, hélas, fermé : Fille Facile. Que je lis frénétiquement tout comme je me branle, dont je crois fermement que la seule chose entre nous qui n’est pas partagée c’est nos liquides.

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